Pédophilie: défendre l'Église contre un éventuel acharnement médiatique n'est plus tenable
On ne sort pas indemne d’un film comme Spotlight sur les écrans depuis la fin janvier. Doublement quand, comme l’auteur de ces lignes, on est journaliste, et même spécialisé dans l’actualité des religions. Et quand, père de famille et catholique, on est bien sûr écoeuré par le scandale des prêtres coupables d’abus sexuels sur des enfants, mais aussi très choqué par les crachats médiatiques déversés sur des hommes d’Église –papes, évêques, prêtres engagés– injustement confondus avec les brebis galeuses et victimes d’un terrifiant soupçon. Le thriller de Tom McCarthy, nommé six fois aux Oscars, décrit l’enquête haletante, remarquable de sensibilité et de précision, menée par une équipe du Boston Globe au début des années 2000, quand une affaire de prêtres pédophiles éclate dans ce grand diocèse conservateur des États-Unis. Leur investigation auprès des victimes et des élites de la ville de Boston est un modèle de compétence, d’exigence, de courage journalistique. Une forme de réhabilitation pour une profession méprisée, confondue avec la seule recherche de l’audience, la complaisance pour les pouvoirs, le goût du sensationnel et du scandale.
Mais ce film est aussi, et surtout, une formidable leçon pour ceux qui ont tardé, dans la hiérarchie catholique bien sûr, chez certaines élites responsables et dans les rangs des fidèles, mais aussi chez les journalistes proches de l’institution –comme celui qui ... Lire la suite
Mais ce film est aussi, et surtout, une formidable leçon pour ceux qui ont tardé, dans la hiérarchie catholique bien sûr, chez certaines élites responsables et dans les rangs des fidèles, mais aussi chez les journalistes proches de l’institution –comme celui qui ... Lire la suite