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Guerre russo-ukrainienne: les accords de Minsk comme preuve de l'impuissance de l'Europe

Guerre russo-ukrainienne: les accords de Minsk comme preuve de l'impuissance de l'Europe Malgré un optimisme, certes modéré de Jean-Marc Ayrault suite à la réunion dans le format Normandie qui s'est tenu à Paris le 3 mars dernier, les tensions continuent de monter à l'est de l'Ukraine. Du deuxième cessez-le-feu, instauré depuis plus d'un an, il n'en reste que le nom : des violations de celui-ci par des rebelles pro-russes soutenus et aidés par la Russie sont devenues désormais quotidiennes et continuent de faire des victimes. L'armée ukrainienne ne cesse de dénoncer des tirs d'artillerie, ainsi qu'une avancée des rebelles sur la ligne du front.

Depuis l'instauration du cessez-le-feu que le gouvernement ukrainien considère pour le moment comme une unique solution de sortie de crise, l'armée ukrainienne s'est retrouvée pieds et poings liés, soumise à l'interdiction formelle de riposter aux tirs ennemis. La grogne ne cesse alors de monter dans les rangs de l'armée ukrainienne, d'autant plus que des tonnes de munitions et d'armement continuent d'arriver à l'est de l'Ukraine depuis la Russie.

Face à cette situation, la diplomatie occidentale se retrouve dans une impasse qu'elle a elle-même voulu. Le refus de reconnaitre officiellement la présence de l'armée russe sur le territoire ukrainien, ainsi que le financement des rebelles par le Kremlin, rend toute négociation stérile et superficielle. La fin de la guerre ne tient réellement qu'au retrait des forces armées russes du Donbass et à l'arrêt du soutien des rebelles par Moscou -le fait que l'Occident s'obstine à ignorer en privilégiant l'organisation des élections locales sur les territoires touchés par le conflit. Dans les faits, en faisant pression sur Kiev pour organiser ces élections qui devront se tenir dans les régions à forte présence de l'armée russe et déstabilisées par l'ingérence de Moscou, le couple franco-allemand incite l'Ukraine à renoncer au Donbass.

L'attribution d'un statut particulier aux soi-disant "républiques autoproclamées" de Donetsk et de Louhansk réclamé par les rebelles, témoignerait d'une méconnaissance totale de l'histoire et de la culture ukrainiennes. Une erreur qui risque de couter très cher à l'Occident qui en privilégiant la thèse des différends culturels, linguistiques et historiques entre le Donbass et le reste de l'Ukraine, s'attaque à un faux problème et prend le risque de faire pérenniser le conflit. Insister sur les élections locales dans ces régions consiste non seulement à les livrer aux mains de la Russie, mais également à oublier qu'à la chute de l'URSS, 83% des habitants des régions de Donetsk et de Louhansk ont plébiscité l'Acte de la déclaration de l'Indépendance de l'Ukraine.

Qu'en est-il alors des réels intérêts des habitants du Donbass, qui n'a jamais connu de sentiments, ni de revendications séparatistes avant l'ingérence de Moscou qui voit de mauvaise œil un possible rapprochement entre l'Ukraine et l'Europe?

Réelle méconnaissance des tenants et des aboutissants du conflit ou l'absence de volonté d'affronter un ours russe avec qui il est si bon de faire des affaires? Les deux théories sont parfaitement légitimes, car sur les terrains économique et géopolitique, l'Occident s'obstine à dialoguer avec la Russie qu'il considère comme partenaire incontournable sur la scène internationale, même si les intérêts du Kremlin sont diamétralement opposés de ceux du reste de la communauté internationale. La crise syrienne ainsi que la lutte contre le terrorisme islamique, constituent un bel exemple.

Ne souhaitant pas affronter réellement la Russie de Poutine, la diplomatie occidentale se retrouve totalement impuissante dans le dossier ukrainien lequel ne fait que piétiner depuis plus de deux ans. La guerre en Ukraine dérange l'Occident qui, bien qu'il le souhaite, ne peut se permettre de fermer complètement les yeux sur un conflit ravageant ce pays aux portes de l'Europe. Les accords de Minsk font figure d'un simulacre de réponse, n'apportant aucune solution efficace et faisant enchainer le ballet des réunions dans le format Normandie qui ne sont suivies d'aucune avancée sur le terrain.

Ni le cessez-le-feu, ni le retrait d'armement, ni la reprise du contrôle de la frontière ukrainienne par l'Ukraine n'ont jamais été respecté par Moscou. Sans parler d'échanges des prisonniers qui croupissent toujours dans les geôles russes à l'instar de Nadia Savtcheko, la pilote ukrainienne kidnappée par les rebelles et livrée en Russie. Par ailleurs, les manifestations en soutien de la jeune femme se trouvant entre la vie et la mort suite à une grève de la faim entamée par cette dernière, secouent les plus grandes capitales européennes dont Paris où une action de contestation aura lieu le 9 mars à 18h30 en face de l'ambassade russe.

Restant sourde à la détresse du peuple ukrainien, la communauté internationale pousse le pays à résoudre par la force le conflit qui ne perd rien de son ampleur -seule solution pour l'Ukraine abandonnée à son propre sort.

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