Новости по-русски

Avec l'arrestation de Salah Abdeslam, le procès des attentats du 13 novembre aura un visage

Avec l'arrestation de Salah Abdeslam, le procès des attentats du 13 novembre aura un visage ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE - Au terme d'une traque de plusieurs mois, Salah Abdeslam a été arrêté ce vendredi 18 mars à Bruxelles dans le cadre du volet belge de l'enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris. Cette enquête a d'ores et déjà permis d'inculper onze hommes en Belgique et mené à l'incarcération de trois autres à l'étranger. Mais c'est la première fois qu'un membre présumé actif du commando des attentats du Bataclan, des terrasses de Paris et de Saint-Denis est capturé vivant.

Tous les autres terroristes directement impliqués dans les attaques sont morts le 13 novembre, à l'exception d'Abdelhamid Abaaoud, jihadiste belgo-marocain présenté comme le cerveau des attentats, mais qui n'a pas survécu au raid de l'appartement de Saint-Denis où il était caché. Les autres suspects aujourd'hui sous les verrous sont soupçonnés d'avoir joué un rôle essentiellement logistique dans les attaques.

L'arrestation de Salah Abdeslam, dont la traque avait mis les services de police français et belges sur les dents, constitue donc un soulagement. Tant pour les enquêteurs que pour les familles des victimes qui peuvent désormais compter sur la présence d'un accusé lors du futur procès des attentats du 13 novembre.

"Même si c'est dans deux ou trois ans, un travail de deuil puissant"

"C'est une très grande nouvelle pour les familles des victimes, qui savent aujourd'hui qu'un procès aura lieu, puisque nous avons l'un des auteurs principaux qui a été arrêté", a immédiatement salué le député LR Georges Fenech, président de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats.

Ce qu'ont immédiatement confirmé les avocats des parties civiles. "On est extrêmement émus", a salué sur France Info l'avocat de familles de victimes du Bataclan Jean Reinhart en se félicitant de la perspective du procès. Autre avocate de familles de victimes, Samia Maktouf a elle-aussi témoigné sur BFMTV du "soulagement" de ses clients. "Pour une fois qu'on arrête un terroriste de cette envergure, il faut qu'il répondre de ses actes", a-t-elle plaidé.

Samia Maktouf, qui est aussi l'avocate de Latifa Ibn Ziaten, la mère du premier soldat tué par Mohamed Merah, évoque le symbole que constituera ce futur procès pour toutes les victimes du terrorisme quelles qu'elles soient. "Merah est mort avec son secret. Mais les attentats du 13 novembre constituent un réceptacle de tous les attentats", rappelle-t-elle. "Même si c'est dans deux ou trois ans, nous allons pouvoir faire un travail de deuil puissant", confirme l'avocat Jean Reinhart.




Extradition et instruction longue en perspective

Mais avant de parler d'un procès, l'instruction doit suivre son cours. Détenu par les autorités belges, Salah Abdeslam devrait logiquement et rapidement être extradé en France, comme l'ont immédiatement réclamé les parties civiles. La procédure pourrait toutefois être ralentie s'il a commis des délits sur le sol belge.

Une fois cette extradition acquise, le jeune terroriste de 26 ans devra répondre aux questions des six juges d'instructions en charge du dossier. Ancien chef du service central de lutte antiterroriste et député des Français de l'Etranger, Alain Marsaud parie sur "une instruction forcément longue", évoquant sur BFMTV "une demi-tonne de scellés". "Le procès aura lieu en 2020 dans le meilleur des cas. Il prendra une peine de perpétuité et il sortira au bout de 30 ans", a pronostiqué sur le ton du regret cet ancien magistrat antiterroriste tout en jugeant "satisfaisant" que les victimes puissent avoir "au moins quelqu'un dans le box".

La capture de Salah Abdeslam est toutefois également une aubaine pour la justice française. Selon sa fiche Interpol, Abdeslam était recherché entre autres pour sa participation à une association de malfaiteurs terroriste et fabrication en bande organisée d'un engin explosif ou incendiaire. Mais son rôle précis dans l'enchaînement des événements meurtriers du 13 novembre demeure flou.

Le soir du 13, il convoie sans doute les kamikazes du Stade de France, est géolocalisé à Paris, abandonne une ceinture explosive au sud de Paris, appelle à la rescousse deux amis bruxellois, échappe à trois barrages policiers sur la route du retour vers la Belgique, envoie un ultime SMS à un mystérieux destinataire. Et disparaît pendant 126 jours.

Son visage n'apparaît ni dans le photomontage des assaillants ni dans la vidéo de revendication diffusés en janvier par l'EI. Lieutenant, logisticien, kamikaze raté? C'est précisément ce que les juges et les familles des victimes veulent savoir.

LIRE AUSSI :

• Salah Abdeslam arrêté en Belgique

• La reconstitution au Bataclan n'a pas plu aux familles

• Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici

• Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost

• Retrouvez-nous sur notre page Facebook




Читайте на 123ru.net