Un tabou est tombé: le vote FN n'est plus sous-déclaré dans les sondages
La dédiabolisation est en marche. Les électeurs FN n’ont plus tendance à masquer auprès des sondeurs leur préférence électorale. À l'inverse d'il y a une quinzaine d'années, le vote Front national est aujourd’hui bien assumé. Ainsi, si l’on consulte de récentes notices de sondages sur les intentions de vote, on constate très peu d’écart entre les opinions déclarées et les chiffres réels enregistrés aux élections.
Depuis quelques semaines, ces notices sont publiques. C’est la conséquence d’une nouvelle loi votée en avril, qui oblige à mettre en ligne celles qui portent sur «des sujets liés, de manière directe ou indirecte, au débat électoral». Il est donc possible d’aller voir ce qu'elles disent, et particulièrement, la différence entre le «brut» et le «redressé», soit entre ce que l’échantillon de personnes sondées a déclaré et ce qui est plus probablement la réalité, en fonction de la région et du type de personnes visées.
Il y a quelques années, l'écart entre le brut et le redressé dans les sondages portant sur le Front national était particulièrement important. «À une époque, le coefficient de redressement du vote FN était de 2,4», explique par exemple sur les Inrocks le professeur de sciences politiques Alain Garrigou. Ce qui signifie qu’il fallait multiplier les déclarations des sondés par ce chiffre pour atteindre une estimation plausible…
Époque ... Lire la suite