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Serait-ce la fin des haricots pour les cabrios?

Il fut un temps, il n'y a pas si longtemps, où toutes les marques automobiles, même les plus abordables, disposaient à leur catalogue d'un modèle cabriolet. Une auto de saison, de fin des inondations, d'un soleil à foison. Mais depuis quelques années, les marques généralistes, françaises ou étrangères, ont renoncé à enlever le haut. Une raréfaction de la conduite cheveux aux vents liée à la crise, mais pas seulement à ses conséquences financières sur le portefeuille des acheteurs de modèles uniquement dédiés au plaisir. L'image un rien tapageuse liée aux cabriolets a elle aussi détournée la clientèle. Difficile de parader en temps de disette. Ce manque d'acheteurs depuis 2008 a eu raison de ces autos qui sont devenus difficiles à rentabiliser pour les marques. Car il ne suffit pas de couper le toit d'un modèle existant pour transformer une sage berline en bolide décoiffant: il faut en renforcer le châssis pour qu'il garde sa rigidité et, pour les CC (coupés-cabriolets), installer un toit rigide qui se replie automatiquement dans le coffre grâce à un mécanisme aussi complexe que coûteux. Résultat: La Peugeot 208 n'aura pas son pendant CC, comme l'ont eu ses devancières 206 et 207. Même punition pour la Renault Megane, ou la Ford Focus. Permettre aux automobilistes de rouler cheveux aux vents est un luxe pour ces derniers, mais pour les marques aussi, incapables de rentabiliser de tels vaisseaux.

L'exception Fiat-Mazda

Pourtant, les indicateurs économiques en général passent au vert, et ceux de l'automobile ont pris le même chemin. Las. On a beau ausculter les plans quinquennaux des constructeurs: pas le moindre cabriolet à l'horizon 2021. Évidemment, toute règle souffre son exception et la petite auto découvrable et abordable existe encore. Elle vient même de s'offrir une version flambant neuve. C'est la Mazda MX5. Sauf que ce petit roadster craquant n'a pu voir le jour qu'en se partageant. Pour limiter les frais, Mazda a fait alliance avec Fiat qui dans quelques semaines va lancer la même auto, habillée différemment, motorisée autrement, mais avec une plateforme similaire. Étonnamment, le spider Fiat 124 sera légèrement plus cher que son cousin nippon, alors que d'ordinaire, Mazda affiche des tarifs bien supérieurs à l'Italien. La version turinoise débute à 25.990 euros, soit 1800 euros de plus que le Mazda qui fait un tabac depuis huit mois déjà. Une différence que Fiat justifie en raison d'une puissance supplémentaire de 10ch de son modèle de base, sachant qu'un modèle plus vitaminé débarquera plus tard sous l'appellation Abarth.


Fiat 124 Spider ©Fiat


Évidemment, quelques esprits tatillons nous reprocheront de passer sous silence quelques modèles sans toit, eux aussi abordables, et eux aussi disponibles au catalogue. Il en va ainsi de la DS3 Cab et de la Fiat 500. Mais ces deux modèles ne sont pas des cabriolets, mais des découvrables. Une différence de taille, surtout lorsqu'il est question de rentabilité. Car si ces modèles permettent de profiter d'un peu d'air frais, il n'est pas question de leur enlever le haut. Elles sont simplement affublées d'un énorme toit ouvrant en toile qui coulisse le long des montant de l'auto. Un subterfuge qui offre aux constructeurs de grandes économies. Pas besoin de renforcer le châssis puisque la structure globale de l'engin reste en place, et assure la rigidité de la voiture. Ainsi, elle peut être fabriquée sur la même chaine de montage que sa version fermée, tout en étant vendue sensiblement plus chère. Il n'y a pas de petits profits.

L'apanage du premium

Le profit, les marques dites premium connaissent. Et, contrairement aux généralistes, dans leur pré carré, le cabriolet a toujours largement le droit de citer. C'est que les problèmes de rentabilité, lorsque les tarifs débutent à plus de 36.000 euros pour dépasser allègrement les 200.000 euros sont beaucoup moins obsédants. Surtout, à ces tarifs, les surcoûts d'une mécanique de coupé-cabriolet, ou le renforcement d'un châssis sont beaucoup plus faciles à absorber. Ainsi, le trio allemand (et gagnant) Mercedes-Audi-BMW ont tous les trois plusieurs modèles en rayon. Mais le gagnant toutes catégorie du genre reste indubitablement Mercedes qui dispose de pas moins de 6 modèles sans toit.


Coupé-cabriolet Mercedes SLC ©Mercedes


La marque de Stuttgart vient d'ailleurs d'en dévoiler pas moins de trois, flambant neufs. Du très très très cher cabriolet Classe S, vendu entre 153.000 et 265.000 euros, au presque démocratique SLC qui démarre à 36.100 euros en passant par le Classe E, à partir de 47.000 euros, le surcoût est noyé dans le prix final. Ces autos se vendent plutôt bien, signe que la clientèle du luxe est non seulement moins touchée que les autres par la crise, signe aussi qu'elle est moins regardante sur les signes ostentatoires qu'un tel équipage peut susciter. Reste à attendre que les constructeurs généralistes se remettent à proposer des cabriolets à leur catalogue. Ce qui serait, peut-être, le vrai signal de la fin de l'austérité. Et la validation du "ça va mieux" présidentiel.

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