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«La justice est soumise aux desiderata du pouvoir»

«La justice est soumise aux desiderata du pouvoir»

Une justice instrumentalisée», «des législations d’un autre âge» et «des pratiques indignes d’un Etat de droit».

Le collectif des avocats du général à la retraite Hocine Benhadid n’ont pas lésiné sur les qualificatifs pour dénoncer «la situation imposée à leur client, aggravée par un système judiciaire complètement soumis aux desiderata du pouvoir». Intervenant lors d’une conférence de presse animée hier à Alger, maîtres Khaled Bourayou, Mostefa Bouchachi et Bachir Mechri condamnent d’abord la prorogation, pour la troisième fois consécutive, de la détention préventive du général à la retraite.

«Le général à la retraite Hocine Benhadid entame le neuvième mois de détention sans qu’aucune procédure d’instruction ne soit engagée. Nous avons décidé d’alerter l’opinion sur cette question qui devient une atteinte aux droits des prévenus», souligne d’emblée Me Khaled Bourayou, qui déplore aussi une volonté de «punir le général Benhadid pour avoir exprimé publiquement une opinion». «Nous avons décidé d’organiser une conférence de presse à chaque fois qu’une demande de liberté provisoire est refusée. Ils veulent jouer sur l’oubli ; nous allons alerter l’opinion et la presse», lance-t-il, soulignant que «le code de procédure pénale insiste sur la recherche de la vérité et garantit les droits des prévenus».

Me Bouchachi abonde dans le même sens : «Notre rôle, en tant qu’avocats, est de suivre les procédures légales pour défendre notre client. Mais devant ce genre de situation, nous sommes obligés de recourir à l’organisation de conférences pour faire participer l’opinion dans cette affaire de châtiment qu’on veut infliger à un homme malade.» Rappelant que le juge a procédé, le 31 mai dernier, à une nouvelle prorogation de la détention préventive, l’avocat précise qu’«en principe, cette dernière devrait servir au parachèvement de l’instruction et non pas pour se venger du général Benhadid». «Je suis triste. J’ai de la peine pour l’Algérie et pour la justice», lance-t-il.

«Une loi anti-Benhadid»

Me Mechri va encore plus loin en dénonçant une volonté de faire de la justice «un instrument de répression». «L’affaire Benhadid n’est pas une question de justice mais de vengeance», soutient-il. Les avocats de Hocine Benhadid commentent également le projet de loi adopté récemment en Conseil des ministres qui impose l’obligation de réserve aux généraux et officiers de l’armée à la retraite. Ils font le lien entre ce texte et l’affaire de leur client.

«C’est une loi anti-Benhadid élaborée pour mettre aussi en garde d’autres officiers», estime Me Bourayou. «Ce projet de loi est anticonstitutionnel. C’est une atteinte au droit à l’expression des gens. Le droit d’expression sans toucher à la vie privée des personnes est garanti pour chaque Algérienne et chaque Algérien. Seule la justice peut priver les citoyens de leurs droits fondamentaux», soutient Me Bouchachi, qui interpelle les députés pour «rejeter ce texte qui porte atteinte à l’image de l’Algérie». «Aucun pays au monde n’a une telle loi», conclut-il.

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