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De Leonarda à l'interdiction de manifester: Hollande perd à tous les coups

De Leonarda à l'interdiction de manifester: Hollande perd à tous les coups LOI TRAVAIL - Le gouvernement a-t-il obtenu gain de cause en contraignant les syndicats à un défilé extrêmement court et donc plus facile à sécuriser? Ou bien a-t-il cédé en revenant sur son interdiction de manifester contre la loi Travail ce jeudi? Qu'importe, vous diront ses (innombrables) détracteurs. Accusé à gauche de trahir les valeurs du socialisme en entravant la liberté de manifester, conspué à droite pour son inconstance et son "laxisme" face aux casseurs, François Hollande perd à tous les coups. Surtout lorsqu'il essaye de satisfaire tout le monde.

"Manifestation interdite à 10h et autorisée à 13h = résumé d'un quinquennat calamiteux", a tweeté l'ancien premier ministre François Fillon, qui s'était pourtant félicité dans la matinée de la décision de la préfecture de police de s'opposer à la nouvelle mobilisation contre la réforme El Khomri. "La manif officiellement interdite est officiellement autorisée à tourner en rond de façon statique. Valls obtus et confus", a ironisé le chef de file de la gauche antilibérale Jean-Luc Mélenchon. Deux réactions aux antipodes de l'échiquier politique qui résument l'incompréhension que suscite la méthode de gouvernance du président de la République.







Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a eu beau tenter de sauver les meubles dans l'après-midi en rappelant les concessions obtenues par l'exécutif et en martelant sa promesse de fermeté vis à vis des casseurs. Le mal est fait. La gauche gardera longtemps en mémoire cette (brève) interdiction de manifester, une première depuis la guerre d'Algérie. Et l'opposition aura beau jeu d'attaquer François Hollande et Manuel Valls si d'aventure la manifestation de ce jeudi était émaillée de nouvelles violences. Quant à l'opinion publique, elle ne manquera pas d'être saisie par le sentiment d'improvisation qui se dégage de l'attitude d'un gouvernement écartelé entre le respect de la liberté d'expression et la nécessaire préservation de l'ordre public.

Un sentiment d'autant plus prégnant que l'imbroglio de ce mercredi n'est qu'un lointain écho des valses hésitations qui n'ont cessé de rythmer le quinquennat de François Hollande. Tour d'horizon...

De la déchéance à Notre-Dame-des-Landes

Syndrome de cette synthèse hollandaise qui réussit si mal au président de la République, l'affaire Leonarda résume à elle seule cette capacité singulière qu'a l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste à s'enfermer dans des situations intenables. Le sort de cette jeune fille kosovare, interpellée "dans un contexte scolaire" et expulsée avec sa famille, avait alors ému toute la gauche, la droite exigeant de son côté que le droit s'applique sans discernement.

Coupant la poire en deux, François Hollande avait proposé que seule Leonarda soit autorisée à revenir en France. Une décision incomprise qui avait fait l'unanimité contre elle et poussé le populaire ministre de l'Intérieur de l'époque, Manuel Valls, au bord de la démission.

Avant cela, le psychodrame du sauvetage de Florange avait déjà marqué un précédent. Incapable de trancher entre la ligne de son premier ministre Jean-Marc Ayrault et celle de son ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, partisan d'une nationalisation des hauts fourneaux, François Hollande avait laissé pourrir la situation tant sur le plan social que sur le plan politique. Avant de se résoudre à la fermeture du site.

En début d'année, le débat sur l'inscription dans la Constitution de la déchéance de nationalité pour les terroristes avait déjà abouti au même résultat. Auréolé de son statut de "père de la nation" après les attentats de novembre, François Hollande avait réussi l'exploit de fracturer sa propre majorité tout en braquant les centristes et la droite. Pris en étau entre des députés socialistes proches de la rupture et un Sénat républicain jusqu'au boutiste, le chef de l'Etat n'avait pas eu d'autre choix que de capituler en rase campagne.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le gouvernement n'est pas à l'abri de subir un nouveau camouflet ce week-end. Refusant de trancher entre les adversaires (écologistes) et les partisans (socialistes et de droite) du projet d'aéroport de Notre-Dame-de-Landes, François Hollande s'est résolu à convoquer un référendum qui se tiendra à l'échelle du département de Loire-Atlantique ce dimanche 26 juin. Mais les cadres d'EELV promettent de poursuivre leur guérilla juridique contre le projet si le oui l'emporte dans les urnes. Ce qui désole par avance Bruno Retailleau, le président LR de la région Pays de la Loire: encore une fois, "François Hollande n'a pas voulu trancher".

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