Le djihadisme ne peut se comprendre qu'au niveau local
Début 2016, un déserteur de l’organisation État islamique a fait fuiter des milliers de documents de l'organisation. Ces formulaires administratifs étaient remplis par les combattants étrangers lors de leur arrivée en Syrie, entre 2013 et 2014. Le think tank New America et l'analyste Nate Rosenblatt en ont extrait les données pour dresser, fin juillet, une typologie de 3.500 djihadistes.
Il n'y a pas de djihadiste-type, mais il est possible de faire des moyennes. Selon ces documents, le «combattant lambda» de l'EI est né en 1987. Son niveau d'études est proche du bac (32%). Sa connaissance de la religion est basique (55%). Il n'a pas d'expérience antérieure du combat (82%). Enfin, il est célibataire (59%). Cet idéal-type dissimule des réalités variées. En revanche, les combattants issus d'une même région ont généralement un profil similaire.
New America/Nate Rosenblatt – DR
Premier échantillon: Libye, Tunisie, Arabie Saoudite
Dans un premier temps, l'étude se focalise sur les régions ayant fourni le plus de combattants proportionnellement à leur population. Trois sont étudiées en détail. Ces chiffres ne portent que sur les arrivées comptabilisées sur les «Daech leaks» entre 2013 et 2014.
La région de Derna, en Libye, enregistre 34 départs vers l'EI pour 160.000 habitants. Les combattants sont pour la plupart nés entre 1991 et 1992. Ils sont peu éduqués, sur le plan scolaire comme religieux, et rarement mariés. ... Lire la suite