Proposition de la pose d’une plaque au Tullanium
Fin d’une rencontre historique mais persistance du mythe.
Le colloque sur Jugurtha, organisé sous l’égide du Haut-Commissariat à l’amazighité, au théâtre Azzedine Medjioubi à Annaba, a été clôturé hier par quelques communications et la lecture des recommandations des participants. Intervenant à la fin de la cérémonie de clôture, Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA, s’est dit content de la réussite de l’événement qui s’inscrit dans un long travail engagé par son institution depuis sa création, principalement depuis 2013.
«L’axe prioritaire du HCA est la connaissance de l’histoire», soutient M. Assad, allusion aux différents colloques organisés autour de figures importantes de l’histoire du pays, à l’époque antique, Massinissa, Saint-Augustin, etc. En plus de la présentation de différentes communications sur l’aguellid berbère par d’éminentes personnalités, la rencontre a été marquée par l’organisation de deux ateliers sur tamazight.
Dans le cadre de la promotion de l’enseignement de cette langue et suite à la signature de la convention-cadre entre l’université Badji Mokhtar de Annaba et le HCA, le Centre d’enseignement intensif des langues (CEIL) a proposé une session de formation au courant de l’année universitaire 2016/2017. Au terme de l’atelier, des recommandations ont été retenues : identification du public cible ; analyse des besoins ; élaboration de différents supports de diffusion de l’information, etc.
Dans le cadre de l’atelier lié à l’identification des lieux pour l’enseignement de tamazight pour adultes, le directeur de l’éducation de la wilaya a renouvelé sa volonté d’introduire tamazight à l’école dans sa wilaya. Des écoles primaires ont été retenues : Ammari Moussa et Boudjadi Ammar dans deux quartiers Oued Kouba et Kharrouba.
Deux pistes peuvent être dégagées, la première, à mener prioritairement : entamer dès la rentrée scolaire 2016/2017 cette opération d’inscription dans les établissements scolaires choisis, au niveau des classes de 4 AP, lancer une opération de préinscription pour les classes de 3 AP en prévision de l’année scolaire 2017/2018.
A l’issue des travaux du colloque, les participants ont formulé des recommandations. Certaines des propositions soumises sont déjà inscrites dans le cadre des projets futurs du HCA. Les participants ont proposé la pose de plaques commémoratives et la baptisation de rues et édifices publics aux noms de personnages historiques de Tamazgha. Ils suggèrent d’entamer une démarche auprès des ministères de la Culture et des Affaires étrangères et de la Coopération pour poser des plaques commémoratives à l’instar de ce qu’a fait l’Espagne à Alger pour Cervantès.
La paternité de cette idée revient à l’écrivain et journaliste Arezki Metref : «Poser une plaque dans le Tullanium comme Vercingitorix», suggéra-t-il à la fin de sa communication très instructive sur «Le mythe de Jugurtha». Les participants au colloque de Annaba se sont prononcés pour l’approfondissement de la recherche pour l’authentification de l’effigie numismatique de Jugurtha. Ils sont tombés d’accord pour l’élaboration d’une banque de données spécialisées dans l’histoire antique et les personnages de Tamazgha.
Les communicants, venus principalement de Tunisie, d’Espagne et d’Italie, étaient pour la création de réseaux de communication et d’échanges entre les différentes instances de recherche et de formation (Enseignement supérieur, Education nationale) dans le domaine de l’histoire du Maghreb.
Ils ont aussi recommandé la poursuite des publications et les rencontres pour rendre accessible le pan de l’histoire nord-africaine au grand public, l’élaboration de manuels et de tous supports pédagogiques et didactiques sur l’histoire dans le cadre de l’enseignement de la langue tamazight et l’encouragement des enquêtes sur le terrain et de la production de films et de pièces de théâtre relatifs à l’histoire ancienne.