Alerte canicule: allons boire un whisky sur Skye
Et puis ils ont inauguré le pont. C’était en 1995, Skye a cessé d’être tout à fait une île, ses habitants n’ont plus voulu bouger, les touristes ne sont plus venus et les moutons ont découvert les discothèques d’Inverness (patience, j’explique). La faute au péage, installé pour combler les colossaux dépassements de coûts de construction de l’ouvrage: une douzaine de livres sterling la traversée, y compris pour les résidents. Des pounds d’avant Brexit, une sacrée somme à jeter par la portière, de quoi soulever vent debout la population[1]. Mais l’une des rares exemptions prévues concernait le transport de bétail, autorisé à traverser franco de pont.
«Alors, les moutons se sont mis à voir du pays, se gondole Andy Plews, guide touristique qui connaît l’Ecosse comme le fond de son sporran[2], un gars d’Aberdeen ayant vécu un brin d’années sur Skye. La première fois que des collègues m’ont invité à les accompagner en boîte à Inverness –oui, on est capable de faire 2h30 de route pour guincher–, si tu avais vu ma tête quand ils ont fait un dernier stop à la ferme voisine pour charger un bestiau à l’arrière. Tout ça pour franchir le pont gratos! L’animal est resté dans le pick-up toute la nuit, on l’a ramené à l’aube.» Mêêêê… Pas de mais!
Put***, c’est froid!
Skye. Toute la poésie, toute la folie, toute la beauté d’Ecosse concentrée en une île du nord des Hébrides. Là où les vagues ... Lire la suite