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"FDP", une marque d'affection sur les réseaux sociaux

RÉSEAUX SOCIAUX - "FDP <3". Qui traîne souvent sur Internet et les plateformes sociales croise souvent la route d’un FDP. Appelé comme tel par ses contacts sur les réseaux, il n’est pas pour autant traité de "fils de pute" comme à l'oral, dont "FDP" est l'acronyme par écrit.

Très utilisées par les générations y et z, ces trois lettres sont devenues au fil des années représentatives d'un certain état d’esprit chez les jeunes adultes et les adolescents sur Internet. Tiré de l’insulte la plus violente qu’il est possible de lancer à un tiers dont on attaquerait directement la maman, le terme "FDP" a finalement pris son autonomie pour devenir une marque de sympathie.

Un terme amical

"FDP est une sorte de marque d’affection comme on peut dire 't’es con' à l’oral à un ami après une vanne, assure Arnaud qui utilise souvent ce terme sur Twitter. On le sort comme ça, sans réfléchir. Si le sens premier du terme est violent, on a réussi à le tourner en dérision, en galvaudant le sens pour en faire quelque chose d’affectif, et c’est devenu un mot courant sur Internet".





David Kuhn, journaliste et auteur du livre "J’ai le seum" (Ipanéma) qui décrypte le langage des ados, n’arrive pas à voir le côté amical dans ce mot. Il livre toutefois son analyse au HuffPost: "Au tamis des réseaux sociaux, il existe beaucoup de termes qui perdent un peu de leur sens, explique-t-il. Avec leur langage, les ados utilisent des mots dans d’autres contextes que ceux pour lesquels ils existent initialement. Dans 'fils de pute', il y a le mot 'pute', mais pas dans FDP", ajoute-t-il. Et c’est là que se trouve la nuance.

Dans son livre "L’insulte: la parole et le geste", Sophie Fisher, explique justement à propos de l'injure "fils de pute" que "l’insulte arrive (...) à devenir un éloge ou une marque d’admiration". Pour la maîtresse de conférences de l'EHESS qui cite l’auteur espagnol Luque, "la transformation du sens allant de l’insulte à l’admiration ne peut relever que de la contextualisation et de la fonction phatique", une fonction du langage qui n’a pas d’autre but que d’interpeller son interlocuteur sans servir à communiquer un message. Le contexte, propre à l'époque ultra violente dans laquelle vivent les internautes, peut expliquer le fait que les jeunes "banalisent et ironisent l'insulte", ajoute David Kuhn.

Deux analyses qui appuient l’existence de la dualité de cette injure, violente de prime abord puis légère.

Reservé à l’écrit?

Employé à l’oral, le terme "FDP" est principalement réservé à l’écrit. Cela s’explique par le fait que ce sigle est né avec le langage SMS qui, par soucis d’économie -alors que le nombre de signes était limité au début du téléphone portable-, a raccourci les mots. Par la force de l’habitude, cette contraction est restée. S’ils ne sont plus vraiment restreints en terme de caractères sur leurs smartphones, sauf sur Twitter, les internautes ont conservé cette habitude d’employer des acronymes. LOL, OMG (Oh My God, en anglais, Oh Mon Dieu), OKLM (au calme, inspiré par le rappeur Booba), JPP (J’en Peux Plus), MDR (Mort de rire), ou WTF (What The Fuck) n'existent pas vraiment à l'oral.




Pour Maxime, un internaute de 30 ans, le "sigle FDP" n’est pas fait pour être employé dans le langage parlé. "Ça pourrait être le cas dans le cas d’une blague avec des amis, tempère-t-il. Mais je l’utilise principalement à l’écrit et sur Twitter, et comme une insulte au premier degré pour marquer mon indignation vis à vis d’une actualité ou d’une citation, explique-t-il après avoir analysé les 20 derniers tweets dans lesquels il a utilisé le terme. Parmi ceux-là, trois seulement l’ont été dans le cadre d’un échange amical avec un contact qui lui a aussi un jour lancé un "FDP cordial".

Ce terme n’est-il donc pas viable à l’orale? "Si, certains l’ont effectivement transposé assez naturellement dans le langage parlé, affirme le journaliste David Kuhn. Cela s’explique par le fait qu’il n’y a plus de frontières entre la vie digitale et la vie réelle des internautes".

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