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Pourquoi parler d'argent est-il tabou?

Il y a peu, mon banquier s’est moqué de moi: vu mon nombre d’années d’études, il trouvait que j’étais vraiment sous-payé. Ça m’a un peu agacé, alors j’ai demandé à mes amis combien ils gagnaient –c'est-à-dire à mes amis qui ne sont pas doctorants en histoire médiévale, car, oui, il m’en reste quelques-uns... ou du moins il m’en restait avant ce post. Car j’avais oublié qu’on ne parlait pas d’argent, en particulier en France. C’est mal vu de demander à quelqu’un combien il gagne, et, même entre amis, on en parle peu, et non sans une certaine gêne. A priori, ce tabou de l’argent, plus ou moins fort en fonction de l’âge et de la condition sociale, n’a rien de naturel: comme tous les tabous, il résulte d’une construction historique. «Le riche ne vaut rien» (Roman de Jauffré) Le Moyen Âge a joué un rôle-clé dans cette construction. «L’argent est laide chose, je n’en veux pas parler», dit le jeune Vivien, noble élevé dans une famille de bourgeois, dans la chanson de geste qui porte son nom. Deux choses se mêlent dans cette attitude. D’abord, le mépris des chevaliers pour l’argent: le pouvoir des nobles, au Moyen Âge, repose avant tout sur la terre, le château, le fief, et pas sur la monnaie. Le chevalier n’aime pas l’argent, qui est le salaire du mercenaire; il se plaît à affirmer que seule compte le courage, la prouesse, l'exploit. Ce sont ces vertus qui fondent la valeur du noble, alors ... Lire la suite

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