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Le gaz russe au cœur du débat sur la dépendance énergétique de l'Union européenne

Sous couvert d'anonymat, trois responsables européens ont indiqué à l'agence Bloomberg que les ministres de l'Energie des pays membres de l'Union européenne (UE) réunis le 5 décembre auront à discuter de la coordination centralisée des achats de gaz. La Commission européenne voudrait notamment arracher le droit de vérifier les accords nationaux de fourniture énergétique avant toute signature.

Les ministres de l'Energie auraient par ailleurs également l'intention d'approuver la constitution de neuf zones géographiques afin d'approfondir la coopération européenne lors des crises gazières. Néanmoins, l'Allemagne, la France et l'Italie seraient opposées à ce plan. 

La question des livraisons transfrontalières aux consommateurs en cas de perturbation ou de crise énergétique serait également à l'ordre du jour de la réunion des ministres de l'Energie. L'Union européenne souhaiterait obliger les sociétés gazières à partager avec la Commission européenne des informations sur les contrats signés avec les autorités des Etats membres. Ce dispositif s'appliquerait sur les transactions couvrant 40% de la consommation annuelle de gaz d'un pays ainsi que sur les contrats d'une durée supérieure à un an.

L'Union européenne importe actuellement 53% de l'énergie totale qu'elle consomme. L'UE cherche à réduire sa dépendance énergétique et souhaite notamment réduire ses importations de gaz russe qui correspondent à 36% de ses importations totales de gaz.

Marco Giuli, analyste du European Policy Centre de Bruxelles a livré son expertise à Bloomberg : «Les gouvernements peuvent être profondément ancrés dans les intérêts commerciaux de leurs champions nationaux et s'opposer à ce que l'UE s'amuse à jouer avec leurs relations stratégiques liées avec des fournisseurs extérieurs». Marco Giuli a par ailleurs souligné qu'il n'était pas évident pour les Etats membres de céder leur souveraineté en matière de politique énergétique et qu'il y avait des limites à l'action de l'Union européenne.

Les dispositifs que l'UE veut mettre en place pourraient avoir un impact sur le projet de gazoduc Nord Stream-2 qui vise à acheminer du gaz naturel de la Russie vers l'Allemagne via la mer Baltique. Ce projet est actuellement mis en œuvre par l'entreprise russe Gazprom en coopération avec l'entreprise allemande E.ON, le français Engie et d'autres entreprises européennes.

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