Le Canada défend au tribunal sa vente d'arme de 11 milliards de dollars à l'Arabie saoudite
Le plus gros contrat de vente d'armement de l'histoire du Canada, négocié par le gouvernement conservateur du Premier ministre Stephen Harper et approuvé par son successeur libéral Justin Trudeau, pourrait bien ne jamais voir le jour. Ottawa qui a vendu pour 11 milliards de dollars des véhicules légers blindés (VLB) à l'Arabie Saoudite, a vu le contrat être dénoncé par un professeur de droit, Daniel Turp, qui a porté l'affaire devant un tribunal. Il prétend que cette livraison d'armes pourrait violer les engagements du Canada envers les droits de l'homme, en raison du rôle de Riyad dans le conflit au Yémen.
«Donner des armes à un pays qui les utilise pour violer les droits de l'homme, c'est contribuer à cette violation», a déclaré l'avocat de Daniel Turp devant la cour fédérale de Montréal, ajoutant que «cela va au-delà de l'aveuglement volontaire».
La défense du gouvernement s'est articulée autour du manque de preuves que l'Arabie saoudite ait par le passé utilisé les VLB canadiens contre des civils, même si il a laissé entendre qu'il n'était pas impossible qu'ils soient utilisés au Yémen.
«L'Arabie Saoudite n'est pas une menace, mais un allié militaire clé qui contribue aux efforts de la communauté internationale pour combattre l'Etat islamique en Irak, en Syrie ainsi que l'instabilité au Yémen» s'est justifié le gouvernement, précisant que l'acquisition de ces véhicules allait aider à «ces efforts qui sont compatibles avec les intérêts de la défense canadienne».
Le juge n'a pas donné de date précise pour son verdict mais il devrait intervenir avant la fin de l'année 2016.
Le Canada n'est pas le premier pays à subir des critiques pour avoir vendu des armes à l'Arabie saoudite. Le Royaume-Uni a confirmé par la voix de son secrétaire d'Etat à la Défense Michael Fallon que des bombes à fragmentation fournies par les britanniques ont été utilisées par la coalition saoudienne dans le conflit yéménite.
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