Réconciliée avec l'UE, la droite polonaise veut une place sous le parapluie nucléaire américain
Dans une interview donnée le 7 février au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), Jaroslaw Kaczynski, le chef de file des conservateurs polonais au pouvoir depuis 2015, s'est dit favorable à ce que l'Europe devienne «une superpuissance nucléaire». Son parti, pourtant, était réputé eurosceptique.
Dans une autre interview au quotidien conservateur Gazeta Polska, Jaroslaw Kaczynski a exprimé le vœu de voir Varsovie «s'inclure dans le système américain de défense nucléaire», qualifiant cette option de «solution optimale». Pourtant, le traité de l'OTAN prévoit déjà que les pays membres bénéficient du bouclier nucléaire des Etats-Unis – et la Pologne, membre de l'OTAN, en bénéficie donc de fait. Les troupes américaines sont d'ailleurs présentes en nombre dans le pays.
Jaroslaw Kaczynski est également séduit par l'idée d'un parapluie nucléaire européen. «Je la saluerais avec satisfaction. L’Europe deviendrait une superpuissance», annonce-t-il. Néanmoins, il ne dissimule pas ses doutes quant à la faisabilité du projet qui fleurit dans l'esprit de certains pays européens depuis l'élection de Donald Trump. «J’y serais favorable s’il s’agissait d’une proposition sérieuse. Mais un ou deux sous-marins nucléaires ne seraient pas suffisants», a-t-il tenu à nuancer.
Ces déclarations interviennent alors qu'Angela Merkel, qui amorce une campagne électorale s'annonçant plus difficile que prévue outre-Rhin, est en visite à Varsovie. Le parti conservateur, qui s'était montré très critique à son égard auparavant, ainsi qu'envers l'Union européenne, semble désormais disposé à une réconciliation vers l'Ouest. Depuis la crise ukrainienne, «Angela Merkel est la meilleure pour nous», a affirmé Jaroslaw Kaczynski, qui dénonce «les rapports entre Martin Schulz et la Russie».