“Super papa” : que vaut cette comédie de la paternité ?

Tom est un humoriste assez mauvais doublé d’un père pas bien meilleur, ce dont son fils de 8 ans va, hélas, faire les frais puisque la mère, abandonnée pendant la grossesse, vient de décéder, laissant à Tom la garde que lui dispute une belle-mère peu amène. Lui qui se contentait jusqu’ici de vivoter entre deux sets bâclés et quelques apparitions aux anniversaires va donc tâcher de se hisser à la hauteur du titre, sans un rond, mais avec quelques idées créatives pour exaucer les souhaits farfelus que le gamin inscrit chaque soir dans un carnet qu’il croit magique.

Un naufrage d’écueil en écueil

On est à la jonction d’une grosse vieillerie et d’une vague plus récente, quoique déjà quelque peu périmée. La vieillerie étant la fiction de lose paternelle, sujet toujours un peu douteux, beau quand il s’agit d’attendrir les hommes et de les reconnecter à l’enfance (Kramer vs Kramer, Hook…), moins quand il se complaît dans l’entretien du privilège masculin de la défaillance, consistant en un carambolage de galères, de pizzas et de retards en attendant le retour d’un principe maternel (ici la mamie) qui viendra sauver la mise au milieu du chaos. Super Papa tombe en plein dans ce mauvais cliché, sur un mode un peu moins beauf heureusement que dans la série des 10 jours sans maman avec Franck Dubosc, mais sans parvenir à rendre très aimable son ado attardé.

Le gage de contemporanéité passe par la mode de la fiction de stand-up, où le film arrive après beaucoup de choses en France (Jeune et Golri, Drôle…), en Angleterre (Mon petit renne), aux États-Unis (The Marvelous Mrs. Maisel, I’m Dying Up There…), et pèche par la plus élémentaire des qualités attendues dans un tel genre : la comédie. Double peine, car non seulement le film n’est jamais drôle (pire, son mauvais humour passe pour un symptôme de sa ringardise : des blagues sur les jeux de mots de salon de coiffure en 2024, vraiment ?), mais surtout le personnage ne l’est pas, ce qui lui pose un problème de plausibilité : toutes les scènes de set sont désastreusement artificielles, champ-contrechamp de bides mous et de rires faux qui semblent obtenus sous la menace.

Super Papa n’a alors plus qu’à se raccrocher au cache-misère attendu : les bons sentiments nappés de musique au mètre – tout ce que l’on retiendra, hélas, de ce non-événement daté et mielleux.

Super Papa de Léa Lando. En salles depuis le 7 août 2024.

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