Festival de Deauville 2024 : un 50e anniversaire qui célèbre les espoirs de demain

Pour sa première édition présidée par Aude Hesbert suite à l’écartement de Bruno Barde, le festival de Deauville poursuit son observation des marges de l’Amérique et des nombreux angles morts qui la peuple. Toujours aussi désireuse de se pencher sur la jeune garde américaine et ses espoirs, la sélection était composée de 14 longs métrages, dont 8 premiers films (on note une parité homme/femme loin d’être atteinte avec seulement trois films signés de réalisatrice)

De cette sélection assez inégale mais par instants enthousiasmante, le jury présidé par Benoît Magimel et accompagné par Ludivine Sagnier, Émilie Dequenne, Agathe Riedinger, Damien Bonnard, Lou Lampros et Martin Bourboulon a su exhiber dans son palmarès certaines des œuvres les plus marquantes.

In the Summers : le grand gagnant

Moment fort pour ouvrir la cérémonie de clôture, ce dimanche 15 septembre, Natalie Portman recevait un prix honorifique des mains d’Isabelle Adjani porté par un poignant discours rendant hommage au courage politique et artistique de l’actrice israélo-américaine.

Puis, quelques dizaines de minutes plus tard, le grand vainqueur de la soirée était désigné : le très sundancien In the Summers de la réalisatrice Alessandra Lacorazza Samudio (déjà Grand Prix du Jury Dramatique au Sundance Film Festival 2024) qui derrière ses panoramas ensoleillés cache la douleur sourde et triste d’une relation entre un père et ses deux enfants.

Le jury révélation composé par Alice Belaïdi, Emma Benestan, Salim Kechiouche, Iris Kaltenbäck et Karidja Touré est tombé d’accord en récompensant le même film.

Deauville 2024 : du bon et du moins bon

On reste plus circonspect par La Cocina de Alonso Ruizpalacios, l’autre gagnant de la soirée, grande boursoufflure baroque et solennel qui décrit le quotidien des travailleur·euses immigré·es d’un restaurant new-yorkais dans un noir et blanc ultra léché. La mise en scène stylisée à l’extrême ne parvient jamais à donner vie à ses personnages. Quitte à aller chercher du côté du grand formalisme, on lui aurait largement préféré Les Damnés de Roberto Minervini, qui était le geste esthétique le plus fort de la compétition.

Prix du jury, The Knife de Nnamdi Asomugha raconte en temps réel la descente en enfer d’une famille noire américaine suite à un homicide involontaire. Le film, desservi par une mise en scène manquant cruellement de relief, nous a paru totalement programmatique malgré ses ambitions politiques.

Le jury de la critique a fait un pas de côté en honorant la simplicité émouvante de Color Book de David Fortune. Ce road movie (en transport en commun) se concentre sur la relation d’un père et son fils. Il est une rassurante démonstration que, plusieurs décennies après le classicisme hollywoodien, on peut toujours faire du beau cinéma avec des bons sentiments.

Le palmarès complet de ce 50e festival du cinéma américain de Deauville

Grand Prix

In the Summers d’Alessandra Lacorazza Samudio 

Prix du hury
The Knife de Nnamdi Asomugha

Prix Barrière du 50ème

La Cocina de Alonso Ruizpalacios

Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation 2024
In The Summers d’Alessandra Lacorazza Samudio 

Prix du public

The Stranger’s Case de Brandt Andersen

Prix de la critique

Color Book de David Fortune

Prix du jury Canal +

The School Duel de Todd Wiseman Jr.

Prix d’Ornano-Valenti 2024

Rabia de Mareike Engelhardt

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