Dans “La Planète verte”, Keigo Shinzō s’essaie à la SF loufoque mâtinée de romance

Publié au Japon depuis 2010, Keigo Shinzō reste un électron libre du manga, capable de passer de la science-fiction (Tokyo Alien Bros.) à la chronique sociale dramatique (Mauvaise Herbe) sans perdre sa voix singulière et son approche humaniste. Alors que se poursuit la publication de sa série du moment, Hirayasumi, autour d’Hiroto, un freeter (soit un employé à mi-temps) attachant, on découvre l’une de ses précédentes séries mettant en scène un autre antihéros un peu branleur, Takaichi. Celui-ci est confronté à une situation de crise : le vaisseau dans lequel il était avec son collègue Yamamoto s’est écrasé sur une planète sans nom. Tous deux sont obligés de coexister avec des habitant·es bavard·es ayant l’apparence de grenouilles. Nourri et logé, Takaichi ne pense d’abord qu’à tuer le temps en fumant ses cigarettes ou à jouer au foot avec les indigènes. Mais l’envie de retrouver la Terre s’empare peu à peu de lui, d’autant plus qu’il croit apercevoir une humaine.

À l’inverse de Tokyo Alien Bros., où deux aliens prenaient l’apparence d’hommes pour infiltrer la Terre, Keigo Shinzō adopte une perspective opposée. Il garde cependant le même humour loufoque et ce don pour tordre les genres – dans La Planète verte, on le devine à la fin de ce premier tome, la science-fiction va se teindre de romance… Signalons la sortie en parallèle de No Reaction, une anthologie de récits courts conseillée aux fans déjà acquis·es, reflet à la fois chaotique et fidèle de l’inspiration dingo de Shinzō.

La Planète verte, vol. 1 de Keigo Shinzō (Le Lézard Noir), traduit du japonais par Sylvain Chollet, 192 p., 14 . En librairie.

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