Cyclisme sur piste : Mathilde en a gros sur la patate

Le samedi a été particulièrement difficile pour la France au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, avec notamment l’élimination de Mathilde Gros dès les huitièmes de finale de la vitesse individuelle.

Mathilde Gros éliminée, une Américaine complètement ratée, et un sprint désastreux : le cyclisme sur piste français a vécu un samedi sombre aux JO de Paris dans le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Le plus grand échec est celui de Mathilde Gros, qui a manqué son rendez-vous avec ces Jeux dans le même vélodrome où elle avait été sacrée championne du monde de l’épreuve reine il y a moins de deux ans. Ce titre en vitesse individuelle, célébré dans une ambiance enflammée, avait suscité d’immenses espoirs. Bien que la Provençale ait quelque peu reculé dans la hiérarchie depuis, son élimination dès les huitièmes de finale est un « coup de massue », selon son entraîneur Grégory Baugé.

« Ce n’était pas ce que j’avais prévu. Je suis triste, déçue. J’étais dans le meilleur moment de ma forme. Mais le niveau est monstrueux », a regretté Gros, qui avait également terminé à une décevante huitième place au keirin jeudi. « Je me suis relevée après Tokyo, je me relèverai après Paris. Je serai triste encore quelques jours, puis je repartirai. Je n’abandonnerai pas l’idée de devenir championne olympique », a-t-elle ajouté.

« Elle est très, très déçue. Nous avions les objectifs les plus élevés avec Mathilde. Elle le voulait vraiment. Je suis triste pour elle », a complété Baugé, « sonné » et incapable de fournir une analyse à chaud, sinon pour constater que la concurrence avait encore plus progressé que son élève. « Elle était en forme olympique. Elle n’avait jamais réalisé de tels chronos. Elle était prête pour ce rendez-vous. Malheureusement, ce rendez-vous est manqué », a ajouté Baugé, assurant qu’il l’aiderait à se relever pour « aller chercher le titre à Los Angeles en 2028 ».

« J’étais l’ombre de moi-même »

La désillusion de Mathilde Gros reflète celle de tout le sprint français, qui n’a pas réussi à décrocher la moindre médaille pour la première fois depuis Barcelone en 1992 dans les trois épreuves de vitesse chez les hommes et les femmes (individuelle, par équipes, et en keirin). Après une quatrième place mardi en vitesse par équipes et leur élimination rapide en individuel, Sébastien Vigier et Rayan Helal ont également sombré en keirin samedi.

À un moment, on a cru que Rayan Helal allait provisoirement éviter le naufrage en terminant deuxième de sa série de repêchages. Mais, pour compléter cette journée maudite, il a été disqualifié pour une manœuvre illicite et ne verra donc pas les quarts de finale dimanche.

En endurance, Benjamin Thomas avait ravivé la flamme jeudi en devenant champion olympique de l’omnium, un titre qui sauvera le bilan français sur la piste. Mais samedi, le Tarnais est passé complètement à côté de l’Américaine, se classant douzième avec Thomas Boudat, qui disputait la dernière course de sa carrière.

« J’étais l’ombre de moi-même, ce n’était pas moi aujourd’hui. Le moteur a explosé, on n’était pas dedans, surtout moi », a regretté Benjamin Thomas, alors que la paire bleue visait au moins une médaille. Le coureur de l’équipe Cofidis n’a pas caché qu’il ressentait encore les efforts fournis pour remporter l’omnium, en particulier après sa chute durant la quatrième et dernière épreuve. « C’est vrai qu’hier (vendredi), je n’étais pas en grande forme. Les chutes, ça laisse des traces », a-t-il expliqué après une course remportée par les Portugais Iuri Leitao et Rui Oliveira, devant l’Italie et le Danemark, dans une atmosphère très moite pour tous et très triste pour les Français.

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