Retraites, RSA, carnet de santé… Ce qui change au 1er janvier 2025
Ce premier jour de l’année 2025 sera marqué par de multiples évolutions, certaines susceptibles d’impacter votre pouvoir d’achat. De la hausse des pensions de retraite à la mise en place du dispositif de partage de la valeur dans les PME, en passant par le lancement d’un nouveau carnet de santé pour les enfants, voici ce qui change au 1er janvier.
Les retraites de base revalorisées de 2,2 %
Le sujet avait enflammé le débat politique, jusqu’à la censure : les retraites de base sont revalorisées de 2,2 % ce mercredi, à hauteur de l’inflation comme le prévoit la loi, contre 0,8 % initialement prévu par l’ex-gouvernement Barnier pour faire des économies. Pour une pension de base de 1 200 euros par exemple, cette revalorisation représente une hausse de 26,4 euros mensuels, qui sera visible sur le versement de février.
Une bonne nouvelle pour les retraités, mais pas pour les finances publiques : la seule augmentation de 2024 a coûté 15,6 milliards d’euros à la branche retraite, d’après un rapport sénatorial. La hausse de 2025 (+ 2,2 %) coûtera 6,5 milliards supplémentaires, selon le ministère du budget et des Comptes publics.
Les logements les plus énergivores considérés comme indécents
A partir de mercredi, les logements les plus énergivores sont classés indécents et ne peuvent plus être loués, ce qui crispe les propriétaires, inquiets de se voir imposer des travaux de rénovation, malgré un grand flou autour de l’application de cette mesure.
Adoptée en 2021, la loi Climat et résilience prévoit de considérer progressivement comme indécents les logements à la performance énergétique médiocre. Ce sont d’abord les logements classés G + au diagnostic de performance énergétique (DPE) qui ont été jugés indécents en 2023. C’est désormais au tour des classes G à partir du 1er janvier, avant les logements F en 2028, puis E en 2034.
La loi oblige les propriétaires à fournir au locataire un logement décent. Si ce n’est pas le cas, ce dernier peut réclamer des travaux au propriétaire, saisir un juge si nécessaire pour faire plier le bailleur et obtenir une réduction de loyer ou la suspension de son paiement en attendant les travaux. Aucune rupture de bail n’est prévue par la loi en cas d’indécence, et si un propriétaire essaie de donner congé à un locataire qui a déposé un recours, cela peut être considéré comme abusif.
Une proposition de loi visant à clarifier le texte et à adapter le calendrier aux contraintes des copropriétés avait été présentée fin octobre à l’Assemblée nationale, mais son examen est bloqué depuis la censure du gouvernement Barnier.
Partage de la valeur : les petites entreprises vont devoir se mettre à la page
Dès le 1er janvier, les entreprises de 11 à 49 salariés ayant réalisé un bénéfice net fiscal d’au moins 1 % de leur chiffre d’affaires au cours des trois dernières années devront mettre en place un dispositif de partage de la valeur. Mais selon un récent sondage Ifop réalisé pour la société de conseil Primeum en juin, 57 % des petites et moyenne entreprises concernées interrogées ignoraient cette nouvelle obligation.
Jusqu’à présent, cette loi ne s’appliquait qu’aux entreprises de 50 salariés et plus, contraints de redistribuer une parties de leurs bénéfices à leurs employés à travers un accord de participation. Si les petites entreprises auront le choix entre quatre dispositifs, dont la prime de participation, c’est la prime de partage de la valeur (PPV), ex-"prime Macron", plafonnée à 3 000 ou à 6 000 euros par personne selon certaines conditions, qui pourrait être plébiscitée en priorité par les PME pour sa simplicité.
Les bénéficiaires du RSA tous inscrits à France Travail
À partir de janvier, l’ensemble des bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) seront inscrits à France Travail (contre 40 % aujourd’hui) et devront souscrire un "contrat d’engagement" précisant des objectifs d’insertion sociale et professionnelle.
Avec cette réforme, 1,2 million de personnes supplémentaires se verront automatiquement inscrites comme demandeurs d’emploi, dont 200 000 jeunes en parcours d’insertion dans les missions locales des départements. Ces nouveaux demandeurs d’emploi seront d’abord rangés dans une "catégorie d’attente" nouvellement créée nommée G, le temps d’être répartis dans une des catégories de A à F à l’issue de leur entretien d’orientation, la catégorie F étant elle aussi nouvelle et réservée aux personnes "en parcours d’insertion sociale", selon France Travail et les ministères du Travail et des Solidarités.
Un nouveau carnet de santé pour les enfants
Un nouveau carnet de santé pour les enfants va entrer en vigueur le 1er janvier, introduisant de nouveaux conseils aux parents notamment sur l’utilisation des écrans et un nouvel examen obligatoire à l’âge de six ans.
Dans cette version revue, les vingt examens de santé obligatoires sont tous détaillés, indique vendredi la direction générale de la santé (DGS) dans un communiqué. Pour chaque âge, des repères sont proposés aux parents pour situer l’enfant dans son développement (social, cognitif, moteur), avec des messages de prévention face aux "évolutions scientifiques et sociétales".
Ils trouveront ainsi des conseils pour élever leur enfant sans violences, des tableaux sur l’introduction des aliments, des conseils concernant le sommeil ou des repères pour dépister les troubles du neurodéveloppement. Le nouveau carnet de santé intègre désormais des questions concernant la pratique d’une activité physique jusqu’à l’adolescence ainsi que l’exposition puis l’utilisation des écrans, "dans une démarche de repérage par le professionnel de santé du mésusage des écrans".