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De l'affligeante médiocrité des acteurs politiques

De l'affligeante médiocrité des acteurs politiques La gravité de l'époque ne fait manifestement plus les "grands hommes". Nulle lueur à l'horizon de la scène politique française et internationale par les temps obscurs que nous vivons. Les acteurs politiques sont tous d'une médiocrité affligeante dans leurs atrocités spectaculaires, comme dans leurs rodomontades défensives ou leurs silences pusillanimes. Le spectacle est produit par YouTube, les polémiques gazouillent sur Twitter, mais les morts sont bien réels et se comptent par dizaines dans les attentats islamistes à travers le monde, de l'Europe au Pakistan en passant par la Turquie, le Mali ou la Tunisie, par centaines et par milliers dans les naufrages en Méditerranée, par centaines de milliers du fait de la terreur djihadiste de Daech, Boko Haram, Aqmi, Ansar Dine ou du Mujao.

Les dictateurs quant à eux, se solidarisent ou se renforcent dans une sinistre surenchère répressive digne de séries B: le sultan Recep Tayyip Erdogan lance une épuration massive après un pseudo putsch manqué et renoue avec le tsar Vladimir Poutine qui a ré-ouvert l'univers du Goulag, le calamiteux clone de Chavez, Nicolas Maduro affame son pays et proclame que face à une tentative de coup d'Etat il ferait mieux qu'Erdogan dans la persécution des opposants, Poutine poursuit imperturbable son soutien à El Assad tortionnaire massacrant son peuple, les Mollahs iraniens combattent les théocraties du Golfe qui se sont prétendument retournées contre leurs créatures, les califes terroristes islamistes... Et le principe d'imposition gagne partout du terrain sur la libre pensée et l'autonomie des individus, les justiciers sévissent en bandes et en cohortes usant du terrorisme en armes et en paroles tandis que la logique du profit maximum à court terme pour quelques uns règne en maître.

Pendant ce temps-là en France, les candidatures pour les primaires à droite sont au complet et la décomposition se poursuit à gauche. Partout les acteurs de premier plan semblent de simples figurants, obnubilés par leur ego, guidés à courte vue par ce qu'ils disent être les "attentes des gens". Ils moulinent du politiquement correct tout en lançant quelques propos martiaux. Comment croire à Nicolas Sarkozy grimaçant un come back sur un air identitaire après ses compromissions avec les islamistes, UOIF et monarchies du Golfe, ou à François Hollande mimant un coming out social-démocrate démenti par ses complaisances à la gauche radicale et aux frondeurs? Mais comment croire davantage au marketing d'une Nathalie Kosciusko-Morisset ou d'un Emmanuel Macron, ou encore au mauvais remake de la geste mitterrandienne par Arnaud Montebourg?

Marine Le Pen reste alors la favorite des sondages et menace de remporter la présidentielle face à Hollande comme face à Sarkozy. Pourtant de quelle laïcité peut-elle bien se prévaloir, acoquinée qu'elle est aux anti-libéraux de tout poil en France comme à travers la planète, des traditionnalistes catholiques anti-mariage pour tous à Poutine allié de l'Eglise orthodoxe ? Et comment pourra-t-elle lutter contre les effets inégalitaires de la mondialisation capitaliste en renonçant à une ambition européenne renouvelée ? Quant à Jean-Luc Mélenchon, son pendant gauchiste, malgré ses qualités oratoires indéniables, entre son passé mitterrandien et son présent néo-bolchevique, voire idiot utile des islamistes, il ne pourra guère rassembler au de-là du feu de camp de Nuit debout.

Bien sûr, il aurait pu y avoir Dominique Strauss-Kahn, mais il s'est abîmé dans le film X où ses "petits camarades" et les médias puritains l'ont enfermé. Si un Jean-Yves Le Drian ne souhaite pas se hisser à la candidature présidentielle et si absurdement et peut-être de façon suicidaire, Manuel Valls passe son tour en 2017, après la mort de Michel Rocard, seul subsiste donc à gauche Chevènement pour éloigner les ombres des nouveaux autoritarismes et du totalitarisme islamiste, affronter les menaces des désastres climatiques et humanitaires et ramener un peu d'équité et d'universalisme dans les rapports sociaux. Mais rescapé d'une autre époque où il n'était d'ailleurs qu'un second rôle de l'ère crépusculaire mitterrandienne, il est à peine plus crédible que ses cadets.

Il ne reste donc plus qu'Alain Jupé qui soit susceptible de rassembler au-delà de son camp pour construire une majorité sur des bases républicaines, au vrai sens du terme. Mais pour cela, il lui faudrait clarifier et affermir sa conception de la laïcité, infléchir son libéralisme économique pour proposer un nouveau projet européen redistributeur et protecteur des valeurs occidentales, et redessiner une politique étrangère cohérente. La revalorisation les institutions de l'Etat de droit, tout particulièrement l'école et les forces de l'ordre et les forces armées, est tout aussi impérieuse. Alors, dans ce combat pour la défense de nos valeurs républicaines, de nos institutions démocratiques et de l'autorité du savoir, il lui faudrait à la fois lutter contre les dérives racistes, autoritaristes et sécuritaires et contre les déviations multiculturalistes, le laxisme à l'égard de l'islamisme, le dogmatisme antiraciste et un antisionisme qui n'est qu'un antisémitisme.

Car si les clivages progressistes/conservateurs et droite/gauche ne sont pas épuisés, il est vrai qu'ils jouent désormais en mineur par rapport à celui qui est redevenu central, le clivage libéraux/autoritaires. Face aux nouveaux autoritaires au sommet des Etats comme au sein des sociétés, et au totalitarisme islamiste, les libéraux de droite comme de gauche, qu'ils se sentent optimistes ou pessimistes, modernistes ou nostalgiques, qu'ils se définissent comme progressistes ou conservateurs, se retrouvent contre tous ceux qui attaquent et combattent les libertés individuelles, la libre pensée, la liberté des mœurs et la liberté d'expression. Cette réalité doit impérativement se traduire politiquement par de nouvelles alliances susceptibles de mettre en œuvre de véritables transformations sociales et culturelles propres à promouvoir des avancées ou du moins à préserver nos acquis démocratiques.

Après son élection en 2002, pourtant écrasante grâce aux voix de la gauche, Jacques Chirac n'a pas pu, su, voulu former un gouvernement d'union nationale. Nicolas Sarkozy a fait mine de tenter l'opération en cooptant de façon dérisoire des transfuges du parti socialiste. Certes, cette alliance inédite serait moins difficile à mettre en œuvre pour un candidat de gauche libérale car les socialistes sont (souvent pour leur plus grand malheur) moins sectaires et revanchards que la droite (qui elle, n'hésite pas à se défaire de tous les collaborateurs des anciennes administrations, comme on peut le voir aujourd'hui dans la région Ile de France avec Valérie Pécresse). Mais jusqu'à ce jour, Manuel Valls se dérobe à la candidature présidentielle. Alain Jupé sera-t-il alors capable d'incarner enfin ce qui représenterait une révolution politique salutaire pour la France? On peut l'espérer. On peut aussi en douter.

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