Ecosse : John Swinney, le futur Premier ministre qui veut sauver la cause indépendantiste

Ecosse : John Swinney, le futur Premier ministre qui veut sauver la cause indépendantiste

Un vétéran de la scène politique écossaise, qui s’apprête à prendre la tête du pays. John Swinney est devenu ce lundi 6 mai le nouveau dirigeant du parti indépendantiste SNP, une semaine après la démission de Humza Yousaf, à qui il devrait également succéder comme Premier ministre. "Je suis profondément honoré d’avoir été désigné chef du SNP", a déclaré sur X John Swinney, figure de premier plan du SNP depuis une vingtaine d’années, et seul candidat à s’être présenté. Il aura la difficile mission d’unifier un parti divisé et de relancer une cause indépendantiste à la peine.

Âgé de 60 ans, John Swinney est un proche de l’ancienne Première ministre Nicola Sturgeon, qui a démissionné l’an dernier et dont l’image a depuis été ternie par une enquête sur les finances du SNP. Il a notamment été sous son mandat vice-Premier ministre de 2014 à 2023, un record de longévité à ce poste.

Encore davantage que son prédécesseur Humza Yousaf, John Swinney incarne donc la continuité au sein d’un SNP en perte de vitesse dans les sondages et menacé dans ses bastions par l’ascension du parti travailliste à quelques mois des élections législatives britanniques. "Se distancer de (l’héritage de Nicolas Sturgeon) sera un défi" pour lui, estime auprès de l’AFP James Mitchell, professeur de sciences politiques à l’université d’Edimbourg. Mais c’est "un véritable homme de parti, à la loyauté inébranlable. Il est très apprécié au sein du SNP pour cela", ajoute-t-il. L’an dernier, John Swinney ne s’était pas présenté au scrutin interne qui avait vu la victoire d’Humza Yousaf, démissionnant de son poste de vice-Premier ministre et plaidant alors pour l’arrivée au pouvoir d’une "nouvelle génération".

Une nouvelle coalition avec les écologistes ?

Né à Edimbourg, John Swinney, fils de garagiste, a rejoint à 15 ans le SNP. Il a grimpé rapidement les échelons du parti, devenant son secrétaire national au milieu des années 1980. Il fut ensuite élu député au sein du parlement britannique en 1997, puis au parlement écossais en 1999. Avant d’occuper plusieurs postes ministériels, en particulier aux Finances, à la Relance post-pandémie de Covid 19 et à l’Education. Il avait dû surmonter deux motions de défiance en 2020 et 2021 après des critiques sur sa gestion.

Physique sec, crâne chauve et lunettes rectangulaires, John Swinney a déjà dirigé le SNP, entre 2000 et 2004, lorsque ce parti était dans l’opposition en Ecosse. Le SNP avait alors périclité, perdant la quasi-totalité de ses députés à Westminster en 2001 et n’en conservant que 22 au parlement écossais en 2003, ce qui l’avait poussé à démissionner l’année suivante. Il avait ensuite vu sa carrière relancée en 2007 après la large victoire du SNP, devenu alors la première force politique écossaise. "Je ne suis pas un chef par intérim", a-t-il tenu à assurer la semaine dernière, promettant de mener le SNP au-delà des prochaines législatives britanniques cette année et aux élections pour renouveler Holyrood, le Parlement écossais, en 2026.

En présentant sa candidature la semaine dernière, John Swinney a ainsi promis d'"unir le SNP et l’Ecosse pour l’indépendance" et de "faire des compromis" au Parlement où son parti seul n’a pas la majorité absolue pour gouverner, insistant sur la nécessité du dialogue. Celui qui devrait devenir Premier ministre pourrait faire le choix de renouer une alliance avec les Verts, dont l’éviction du gouvernement de coalition par Humza Yousaf la semaine dernière a précipité la chute de ce dernier. Comme signe d’ouverture, il a aussi assuré que Kate Forbes, pressentie pour se présenter contre lui en vue de diriger le SNP mais qui y a finalement renoncé, occuperait "une place significative" dans son équipe.

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